Jacques Henri PREVOST Le Ciel, la Vie, le Feu
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Chapitre 5 - Comme des Flambeaux dans la Nuit. Mésopotamie, Grèce, Inde, Chine, etc.
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Comme des Flambeaux dans la Nuit Autres civilisation antiques, Mésopotamie, Grèce, Inde, Chine, etc. Heureux ceux qui aspirent à l’esprit, car le royaume des cieux leur appartient. (Sermon sur la Montagne - Béatitudes). Voir son non-savoir est sagesse. Ne pas le voir et se croire savant signifie souffrance. (Lao-Tseu). J’ai essayé de montrer aux hommes la splendeur de tes œuvres, dans la mesure où mon esprit limité pouvait saisir ton infini. (Johan Kepler). Certains peuples d’Orient, parmi les contemporains des anciens Egyptiens, nous sont presque familiers. Mais les gens ordinaires, comme vous et moi, ont bien du mal à s’y reconnaître dans toutes les appellations des peuples antiques qu’ils situent mal dans le flou de l’espace oriental. Les livres d’histoire entretiennent parfois cette confusion car ils magnifient généralement les conquérants qui sont souvent des destructeurs, sans assez parler des civilisateurs, ces porteurs de flambeaux qui éclairent la nuit de la connaissance. Les actions des uns et des autres ont changé le monde antique, en faisant le berceau du Judéo-christianisme. Qu’avons-nous gagné ou perdu ? Je vous propose d’essayer ensemble d’y voir un peu plus clair. Au récit des grandes conquêtes qui agitaient le monde antique, on peut avoir l’impression que les grandes plaines d’Asie centrale ont toujours constitué un inépuisable réservoir de barbares qui déferlaient au fil des siècles pour envahir les territoires et détruire les civilisations existantes. Il faut comprendre que les climats ont beaucoup changé entre la fin de l’ère glaciaire et l’Antiquité. La température moyenne de la planète s’est d’abord élevée de plusieurs degrés, dépassant même celle d’aujourd’hui, et puis la Terre s’est refroidie. Certaines régions, actuellement désertiques, accueillaient des masses humaines importantes qui ont cherché refuge ailleurs lorsque les conditions se sont modifiées. De leurs confrontations avec les populations déjà en place sont nées les anciennes civilisations asiatiques et indo-européennes dont nous allons un peu parler, et qui sont les suivantes. Elles sont ci-après classées en fonction de leur période d’apparition. Celle-ci est indiquée ainsi que la désignation actuelle des territoires approximatifs qu’elles occupaient.
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La civilisation de Sumer. Mésopotamie, Irak. La civilisation suméro-akkadienne est probablement la plus ancienne des civilisations protohistoriques. Elle est repérée au moins quatre mille ans avant notre ère. Il convient de faire une certaine distinction entre les Sumériens dont l’origine est inconnue, et les Akkadiens de langue sémitique. Il faut aussi prendre en compte les bouleversements politiques fréquents, et les modifications géographiques telles le recul des côtes dans la région. La civilisation sumérienne semble être apparue assez soudainement, en Mésopotamie, sur un fond d’organisation préurbaine. Son développement est caractérisé par l’invention de l’écriture et de l’architecture. L’apparition de cette civilisation urbaine est tellement soudaine qu’on la pensa importée d’ailleurs. Mais on n’a jamais trouvé cet ailleurs nulle part. Il a bien fallu admettre qu’elle est la manifestation de la maturité d’une civilisation locale. L’utilisation de l’écriture débouche sur une organisation complexe de la société. Elle est administrée, de façon méticuleuse et tatillonne, par un Etat monarchique et sacerdotal. On sait très peu de choses sur les origines des Sumériens dont la langue n’était pas sémitique. On a même imaginé qu’ils étaient les survivants du déluge, immense inondation dont on trouve les traces entre le Tigre et l’Euphrate. Les plus vieilles cités du monde ont été trouvées dans le pays de Sumer. El Obeïd, ~4000/~3300, semble être la plus ancienne. A Uruk, ~3300 environ, on a repéré 19 niveaux archéologiques dont 17 appartiennent à la protohistoire. On y constate l’apparition précoce de l’écriture pictographique puis cunéiforme sur tablettes d’argile, et la transformation progressive des villages néolithiques en véritables cités bâties en briques et centrées sur un temple (plus tard sur des ziggourats). Djemdet Nasr, ~3100/2900, est une cité à vocation artistique et commerciale. A Eridu, abandonnée au ~2ème millénaire, on a trouvé 18 sanctuaires superposés. Kish aurait été le siège de la royauté avant Ur. Sur le site de Nippur, ~3100/2500, on voit encore les ruines de temples extrêmement précoces, dédiés à Enlil, Inanna, et Ishtar. Qui construit en seigneur vit en esclave, Qui construit en esclave vit en seigneur. (Tablette d’argile sumérienne). A la légendaire dynastie d’Ur, ou Erech, ~2700, (Gilgamesh), succèdent les rois de Lagash et d’Umma. Vers ~2450, Sumer est englobée dans l’empire akkadien. La civilisation est ensuite partiellement détruite par l’invasion barbare des montagnards du Zagros, les Goutéens, (ou Guti), vers ~2250. Cent ans plus tard, un vassal des Goutéens, gouverneur de Lagash, (le patesi Gudéa), relance la civilisation néo-sumérienne. En ~2100, les rois reviennent à Ur puis à Issin et Larsa. Vers ~1700, Hammurabi fonde le premier grand empire de Babylone, dominant Sumer, Märi, et l’Assyrie. Les Sumériens ont d’abord imaginé un très large panthéon chaotique, peuplé de milliers de dieux et de déesses, ou Dingirs. Ils sont la cause et le reflet invisibles des éléments du monde visible. Plus tard, ce panthéon est organisé et rationalisé en système. On y trouve les grandes divinités connues, An, Enlil, Enki, Inanna. On retrouve aussi les divinités sémitiques Adad, Ishtar, Sin, Tammuz, décrites plus loin. L’eau masculine et l’eau féminine originelles engendrent un Esprit du Monde, d’où émanent le Ciel masculin, An, et la Terre féminine, Ki. Leur union produit une force spirituelle personnalisée, Enlil, l’air ou le souffle du Monde. Les divinités sumériennes anthropomorphes sont des incarnations de forces naturelles. Le roi est le vicaire des dieux. Comme on le voit, la religion est assez intellectuelle. Elle est celle du devenir. Le Monde subit une perpétuelle transformation qui résulte du retour perpétuel de cycles dont chacun donne naissance au suivant. Le serpent est l’une des figures symbolisant cet éternel retour. Il ne faut donc pas s’étonner de le retrouver dans les figures racontant l’épopée de Gilgamesh, le roi d’Unug, (version babylonienne). La conjonction du masculin et du féminin, et le changement constant sont les véritables moteurs de la vie. Les dieux et les hommes sont sujets aux coups du sort et à la mort, mais celle des dieux n’est pas définitive. Comme les Egyptiens, les Sumériens conçoivent plutôt une survie immensément longue après la mort des hommes, plutôt que l’immortalité. Les morts n’y accèdent pas individuellement, mais, concept particulièrement intéressant, ils progressent par vagues successives. Chacune franchit un seuil conduisant vers une nouvelle étape de la vie, une nouvelle avancée vers l’accomplissement éternel. Cette conception a pu influencer la pensée de Platon. La déesse Inanna, représentée par l’étoile du matin, symbolise la lumière et la vie, l’amour et la fécondité, l’expansion mais aussi la destruction. Comme Ishtar, l’akkadienne, elle était l’objet de cultes fervents. Je t’adresse une prière, Princesse des princesses, Déesse des déesses. Ô Ishtar, Reine de tous les peuples, Conductrice de l’humanité. Tu es la lumière du Ciel et de la Terre. Ô vaillante fille du Dieu-Lune, Maîtresse des armes, Arbitre des batailles. Tu tiens le sceptre et tu décides. Ô Déesse des hommes, Tu domines le ciel et la terre, Ô Dieu des femmes, dont les desseins sont insondables, Où se pose avec pitié ton regard, Le mort revit, Le malade guérit. L’affligé est sauvé de son affliction quand il contemple ta face. |
La civilisation akkadienne est un peu plus tardive. Elle trouve son origine chez les Amorrites ou Amorrhéens, un peuple sémitique nomade installé au ~3éme millénaire dans le désert de Syrie. Ils s’infiltrent en Mésopotamie et fondent, vers ~1700, à Babylone la dynastie d’Hammourabi et de son fils Samsu-Iluna. Ces empereurs nous ont laissé des codes qui montrent une société divisée en trois classes, (maîtres, subordonnés, esclaves). Le droit familial donne aux époux un statut égalitaire. Le droit commercial favorise les marchands. Le droit criminel, quant à lui, est basé sur la loi du talion, un peu aménagée. Si à l’aide d’un instrument en bronze le chirurgien.. a ouvert une plaie infectieuse d’un œil et ce faisant sauvé l’œil du patient, il aura droit à dix sicles.Si à l’aide d’un instrument de bronze etc.. il a provoqué la perte de l’œil du patient, il aura la main tranchée. (Code d’Hammourabi. ~1700). Samsu-Iluna repousse une première invasion des Kassites. Puis ce peuple montagnard du Zagros s’infiltre en Babylonie et y introduit le cheval et le char de guerre. Après ~1530, son roi Agoum II règne à Babylone. Ils sont assimilés par la civilisation et leur dynastie est abattue en ~1160 par les Elamites qui annexent le pays. La religion Babylonienne reste toujours proche de la religion sumérienne. Ce sont en fait deux phases d’une même religion. Peut-être peut-on cependant considérer que la divination et l’haruspicine deviennent alors des disciplines extrêmement codifiées et systématiques. Elles ont servi de modèles aux pratiques magiques d’autres religions antiques. (Etrusques). Malgré certains succès momentanés, les Elamites furent souvent dominés par Sumer et Akkad. Leur panthéon propose Gal (le Grand Dieu), Inshushinak (Seigneur de Suze), Nahhunté (dieu-Soleil), Simut (Messager des dieux), Hupman, Hutran, Pinikir (Déesse pastorale), Adad (Dieu de l’orage), Naana (dieu-Lune), et d’autres, ainsi que les thèmes rémanents du serpent et du lion. Une grande déesse apparaît vers le second millénaire, Kiri-risha, (l’Unique Grande), épouse de Gal. L’histoire de la Mésopotamie reste mouvementée. Au début de l’âge du fer, elle connaît des invasions hittites puis kassites. Vers ~1200, Nabuchodonosor chasse les Elamites de la Babylonie. L’Assyrie, très puissante, soumet à tribut toutes les villes d’Asie Mineure. Puis les Araméens et les montagnards du Zagros disloquent l’empire. Vers ~1000, cependant, les conquêtes assyriennes reprennent. Un vaste nouvel empire est fondé qui s’étend du Golfe Persique aux confins de l’Egypte. Assourbanipal II fonde une magnifique capitale à Calach, (Nimroud). Vers ~800, Sargon II fonde sa capitale à Dour-Sharroukin. Sennacherib, fils de Sargon, détruit Babylone et conquiert l’Egypte. Assourbanipal règne sur un immense empire qui va du Nil au Caucase. Vers ~700, les Chaldéens et les Mèdes envahissent l’Assyrie et détruisent Ninive. l’Empire néo-Babylonien est fondé. Assarhadon, fils de Sennachérib, reconstruit Babylone. Vers ~600, Nabuchodonosor II s’empare de Jérusalem et déporte les Juifs à Babylone. Il y construit une très haute Ziggourat, la Tour de Babel, et un temple à Mardouk. Sémiramis établit les Jardins suspendus de Babylone, une des sept merveilles du monde antique. Nabounaïd reconstruit la ziggourat d’Our-Nammou. En ~500, Cyrus le Grand, le roi perse qui avait conquis un empire immense, libère les Juifs en s’emparant à son tour de Babylone qui devient la capitale de l’empire des Achéménides. Darios et Xerxès détruisent la ville en réprimant des révoltes religieuses. Alexandre le Grand la conquiert en ~331. Il en fait aussi sa capitale, mais il meurt avant d’en avoir achevé la reconstruction. |
La civilisation de l’Iran antique. Perse, Afghanistan, Pakistan. L’Iran antique du second millénaire est pastoral, culturellement beaucoup plus proche de l’Inde que de la Mésopotamie urbanisée. Un peu tardivement, vers ~700, la contrée que nous appelons maintenant l’Iran, le Ayryana Vaejö, ou berceau des Aryens, est envahie par des peuples indo-européens nomades ou semi-nomades, les Parsu, apparentés aux Scythes. L’histoire de la Parsua est donc nouvelle et différente, et sa philosophie l’est aussi. Elles sont marquées par la figure de Zoroastre, Zartust ou Zarathoustra, qui semble avoir vécu en Afghanistan avant la formation de l’empire achéménide. Il enseignait que trois voies s’ouvrent à qui recherche l’éternelle béatitude.
L’Iran pré achéménide reconnaissait un panthéon composite, inspiré partiellement par la proximité sumérienne ou akkadienne, mais aussi par les traditions des Scythes, des Mèdes, et l’influence du dualisme indien, (Varuna et Mithra). Il y a un conflit latent entre les deva, du jour et du ciel, et les asura, de l’enfer et de la nuit. La doctrine de Zoroastre détruit cette construction naturaliste assez hétéroclite. Elle coupe radicalement l’univers en deux sur le seul plan métaphysique, et elle réunit cependant synthétiquement ses parties dans Ahura Mazda. Celui-ci est l’unique créateur, le Boeuf, ou le Seigneur Sage. Il a engendré un Esprit double qui se manifeste sous deux formes jumelles librement choisies, Asa le lumineux, la Justesse, (ou Justice, ou Vérité), et Druj l’obscur, l’Erreur, (ou Mensonge, ou Tromperie). Ils deviendront ultérieurement les jumeaux Ohrmazd et Ahriman, la lumière d’en haut et les ténèbres d’en bas. Dans le dualisme iranien naissant, on distingue déjà radicalement les bons, les asavan, et les méchants, les dregvan. L’homme bon doit reconstruire son unité originelle pour retourner dans l’unique Ahura Mazda. Vers ~550, un petit roi local, Cyrus II, se révolte contre les Mèdes qui occupaient son pays, et devient Cyrus le Grand. Il fonde la dynastie perse des Achéménides. Il conquiert le plus vaste empire de l’Antiquité. Son fils Cambyse II fait la conquête de l’Egypte, et ne s’arrête qu’aux portes de Carthage. Avec 40 millions d’habitants, l’empire perse atteint son apogée sous le règne de Darios 1er, le Roi des rois. Il s’étend de l’Indus à la Méditerranée, et comprend entre autres, la Syrio-Palestine, la Thrace, la Lydie, la Phrygie, le Cappadoce, l’Arabie du Nord, l’Egypte, et les cités grecques d’Asie Mineure (Guerres médiques - Marathon). Darios fait construire la capitale de Persépolis. L’empire est divisé en satrapies. Le pouvoir civil y est séparé du pouvoir militaire. Chaque peuple peut conserver ses dieux propres, mais la religion officielle est le Mazdéisme, une évolution de la religion fondée par Zarathoustra. Il y a aussi d’autres dieux tels Mithra, Sraosa, Rasnu, au sujet desquels nous ne pouvons nous étendre ici. Xerxès succéda à Darios et fut vaincu par les Grecs. Dans la religion mazdéenne dont les prêtres étaient les Mages, la question de l’origine des entités rivales, Ohrmazd et Ahriman, est passée sous silence. L’homme est un enjeu dans leur duel éternel. C’est pour vaincre définitivement Ahriman, la Ténèbre d’en bas, qu’Ohnmazd, la Lumière d’en haut, crée le monde dans le temps et l’espace. Cette création est spirituelle, la matière n’étant qu’un état second. Après la création des Bienfaisants immortels, le monde matériel est créé en six périodes ou saisons, le ciel, l’eau, la terre, les plantes, le Boeuf premier-né, le premier homme Gayömart. La fravasis de chaque homme peut choisir de demeurer éternellement à l’état spirituel ou de s’incarner pour participer au combat. A chaque acte créateur d’Ohrmazd correspond une création d’Ahriman avec laquelle il attaque toute la création et la dégrade. Et c’est ainsi que l’homme devient mortel. Le destin complet du monde s’accomplit en quatre périodes ou millénaires. Le millénaire de Zartust (Zarathoustra), commence avec l’histoire que nous connaissons. Le millénaire d’Usetar, son premier fils, finira par l’hiver de Malkus, mythe analogue à celui du déluge. Le millénaire d’Usetarmah, second fils, se terminera en catastrophe. Le millénaire de Sösyans, troisième fils, sera celui du sauvetage des hommes et de leur retour aux origines. Gayomart ressuscitera le premier puis tous les autres hommes seront jugés par Isatvastar, fils de Zartust. Ils subiront éternellement sur eux-mêmes toutes les conséquences de leurs actes, tandis qu’Ahriman, vaincu, retournera éternellement dans sa Ténèbre. Alexandre le Grand s’empare de l’empire en ~331, fondant la dynastie des Séleucides. Les Parthes fondent ensuite celle des Arsadines. En 224 ap.J.-C, la dynastie des Sassanides est fondée. Elle donne à la Perse un très grand rayonnement malgré les attaques des Huns, et jusqu’à l’arrivée des Arabes, en 637. Le pays est alors islamisé et intégré à l’empire omeyyade. A partir de 1055, les Turcs, puis les Mongols, puis Tamerlan, envahissent la Perse qui reste souvent sous domination religieuse étrangère. Au 19ème siècle, la Russie, la France, et l’Angleterre, influencent la politique locale. En 1925, avec l’aide occidentale, Riza chah fonde la dynastie des Pahlevi, et la Perse moderne devient officiellement l’Iran. |
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Un autre peuple, celui des Samnites, était établi dans l’Italie centrale au ~5ème siècle. Après les trois guerres samnites, dont seule la seconde fut perdue par les Romains, (qui durent passer sous le joug humiliant des fourches caudines), ils se soumirent en ~295. Ils nous sont connus par l’épisode de l’enlèvement des Sabines, (qui étaient samnites), par les compagnons de Romulus, après la fondation de Rome en ~735. Un traité mit fin au conflit, unissant définitivement les deux peuples. La légende de la fondation de Rome par Romulus, en droit divin et en liaison avec l’Enéide, fut écrite huit cents ans après la véritable fondation de la ville. Elle est trop connue pour qu’on la rapporte ici. Après Romulus, des rois sabins, latins, et étrusques se seraient succédés jusqu’à la révolte des nobles et la proclamation de la république en ~509. Au plan archéologique, la première fondation de la ville par les Etrusques semble dater de la fin du ~7ème ou du début du ~8ème siècle. Elle aurait consisté en une fédération des petites cités établies sur les sept collines. A partir du ~20ème siècle, la péninsule des Ligures avait subi plusieurs vagues d’invasions indo-européennes, suivies des incursions influentes des Grecs et des Phéniciens. De ce brassage de peuples, de cultures, de langues, et de techniques, sont nés ces Latins qui dominèrent le Bassin Méditerranéen pendant plus de mille années. La quête de la conscience réunit la religion et la science. Arrivés à ce point de notre recherche, nous constatons que cette étude des interminables tribulations des peuples de l’antiquité, et celle corrélative de l’évolution des religions primitives ne nous a pas vraiment instruits, tout au moins en ce qui concerne les causes de l’apparition du phénomène religieux, en soi, (comme disait Platon). Nous avons vu les peuples faire couler des flots de sang pour imposer leur loi et parfois leur foi. Nous avons vu les empires et les civilisations naître, croître, et mourir. Nous avons vu aussi apparaître beaucoup de doctrines et de systèmes qui prétendaient expliquer l’Homme et le Monde. Elles ont brillé pour un temps comme des flambeaux éclairant un moment la nuit de la connaissance, puis elles se sont éteintes, ne laissant que leurs cendres dans la poussière des siècles. Nous y avons cependant retrouvé les origines de quelques héritages qui ont servi de base aux fondations de certaines de nos croyances, ou de nos religions modernes. Mais nous n’avons pas encore compris d’où provient l’appel, ou la pulsion, ou les deux à la fois, qui, tantôt abaissent le regard de l’homme vers les mirages de la nature, et tantôt le lui font lever vers les mystères du ciel. La quête de la conscience, "la con-science", réunit la religion et la science, c’est-à-dire les objectifs des deux stades antérieurs de la recherche occidentale. (...) La religion recherchait le lien, la science recherche la connaissance. Avec la nouvelle vision du monde, c’est une connaissance où le lien a sa place qui sera recherchée. (Edward Edinger). Tous les hommes ont la manie tenace d’enfermer dans un appareil conceptuel compliqué et extrêmement détaillé, leur cheminement spirituel progressif et toutes les révélations qu’ils reçoivent. Cela en altère profondément la valeur. Cette manie du détail cosmogonique est commune à tous les penseurs et à tous les fondateurs de philosophies ou de religions. Malgré mes efforts, je n’y échappe pas moi-même, comme le lecteur l’a probablement déjà constaté. La vraie connaissance est simple et claire. Les chercheurs doivent donc mener une lutte constante pour éviter le redoutable écueil, formé par la rationalisation excessive des révélations concédées par l’intelligence universelle. Il ne s’agit pas de construire un système rationnellement universel, mais seulement essayer d’arriver à la vraie connaissance, laquelle ne peut évidemment être que simple et lumineuse. Plutarque nous raconte qu’il y avait à Saïs, en Egypte, un temple consacré à Isis, la fille du Soleil, la mère universelle. Il s’y trouvait une mystérieuse statue de la déesse au visage voilé. Sur le fronton, on pouvait lire un premier et important message. Moi, Isis, je suis tout ce qui a été, ce qui est, et ce qui sera. Aucun mortel ne m’a jamais dévoilée. Les Egyptiens comprenaient clairement qu’entre le moi de chaque homme, (son âme temporelle), et la connaissance de la réalité divine, (son âme véritable), un voile épais est toujours jeté. Ce voile est celui posé par la raison. La réalité n’est dévoilée qu’à celui qui vit dans la conscience éclairée par la grâce. Pour celui-ci, aucune illusion n’a plus cours. Il perçoit seulement, à l’intérieur comme à l’extérieur de lui-même, la simple et éblouissante réalité de l’universelle manifestation de l’être. La conscience naturelle ordinaire projette sur l’écran du monde ses propres illusions scintillantes et les considère comme la seule réalité. Ce monde illusoire de formes attirantes et d’images chatoyantes, c’est notre fascinant monde ordinaire, la Mäyä brillante du Veda hindou. C’est le message éternel que les anciens Egyptiens nous envoient du fond des âges, avec une instante invitation à méditer. Sachez aussi que sous la statue voilée, on lisait une autre devise ésotérique et grandiose, un autre important message d’Isis qui mérite aussi d’être longuement réfléchi. Le fruit que j’ai généré, disait Isis, est le Soleil. |
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