Enorme bide aux USA, Cloud Atlas arrive enfin six mois après sa sortie américaine. Ne croyant plus au film des Wachowski, la Warner l’a quelque peu sacrifié chez nous : peu de promo (en tout cas, pas de projo pour votre serviteur, merci Mr Warner), peu d’articles et surtout très peu de salles (une dizaine à Paris !).Si la critique US a laminé le film, la presse française est plus contrastée et oscille entre la bonne surprise new age et le « conglomérat de fragments de nanars » (Télérama, toujours aussi visionnaire). Bien sûr, chacun peut penser ce qu’il veut, mais tous les critiques, dans le conformisme hollywoodien ambiant, devraient reconnaître l’ambition démesurée des cinéastes : un film labyrinthique de près de trois heures, avec six espaces-temps, où chaque temporalité correspond à un genre cinématographique (comédie, SF, thriller 70’s…) et une narration qui alterne pas moins de six histoires dans une prolifération de récits entrecroisés, entre le XIXe et le XXVe siècle. Vous avez déjà vu cela, vous ?
Au-delà du cinéma
Cinéastes libres, comme Terrence Malick, Leos Carax ou Gaspar Noé, les W ont signé à six mains cette expérience sensorielle où la somme des segments démultiplie les émotions et la profondeur. Quand je l’ai vu dans une salle bourrée à craquer du Forum des Halles, on sentait une attention hors du commun, une ferveur, avant des applaudissements à la fin et des spectateurs interdits, abasourdis, scotchés jusqu’au dernier crédit du très long générique final. J’en suis resté K.O. debout, persuadé que j’avais assisté à quelque chose au-delà du cinéma, une expérience de spectateur comme vous en vivez très peu dans votre vie.
J’ai vu le futur du cinéma et cela commence par un W.
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